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HISTORIQUE DU TIR A L'ARC

Ayant des origines très anciennes, d'abord pour la chasse, puis à des fins militaires. C’est, de nos jours, une activité sportive qui se pratique aussi bien en loisir qu'en compétition. C’est aujourd'hui un sport olympique

L'arc, de pratique ancestrale, fut donc d'abord une arme de chasse qui a dû être découverte dans la même période par les peuplades des différents continents.

Peinture rupestre d'Espagne Orientale

Des peintures rupestres, évaluées à 10 000 ans avant notre ère, représentant des archers chassant des animaux, ont été découvertes sur les parois d'une grotte espagnole. Ce sont les plus anciennes peintures rupestres connues à ce jour.

 

Des arcs fossilisés (âgés de 8 000 ans environ) ont été retrouvés dans des tourbières en Angleterre et dans des cités lacustres en Suisse.

 

La nature des matériaux utilisés dépendait des ressources locales. Sur le continent européen, le bois semble privilégié, alors qu'en Asie Centrale, les tribus nomades, trouvant peu de bois, utilisaient des arcs "composés" : ils étaient formés d'une âme en bois, une face était renforcée par de la corne et l'autre par du nerf ou du tendon de bœuf, le tout était collé et mis à sécher en forme. Cette technique était utilisée pour les arcs courts, le bois étant plus adapté pour la fabrication des arcs longs.

 

Arme de chasse à l'origine, l'arc devint ensuite un engin de guerre, silencieux, rapide et efficace. Les peuples de la civilisation antique, les Perses, les Assyriens et les Egyptiens avaient des armées constituées uniquement d'archers.

Au moyen âge, en Angleterre, se développent les corps d'archers bien équipés et entraînés.

La littérature anglaise honore d'ailleurs le "long bow" pour de fameuses victoires sur la France lors de célèbres batailles : Crécy (le 26 août 1346) ou Azincourt (le 25 octobre 1415) par exemple.

 

La première compétition connue organisée dans le tir à l'arc se déroula à Finsbury (Grande Bretagne) en 1583 avec 3 000 participants.

 

 

En FRANCE

Dans l'histoire de notre pays, l'arc apparaît très peu entre des mains françaises, pourtant il est bien présent comme le démontrent quelques textes. Un des tout premiers est sans doute une ordonnance de Saint-Louis (1214-1270) qui proscrit tous les jeux, sauf ceux de l'arc et de l'arbalète.

En 1371 une ordonnance royale de Charles V Le Sage chiffre les dépenses relatives à la réfection des buttes d'entraînement des archers et arbalétriers sur l'Ile de Notre Dame. Mais la première véritable preuve de l'institution des corps d'archers date du 12 juin 1411 : le roi Charles VI institue la Compagnie des Archers de Paris. Cette institution est en fait la reconnaissance officielle des compagnies d'archers existant depuis environ 500 ans. Les archers parisiens, prenant prétexte des patentes accordées par le roi l'année précédente aux 60 arbalétriers, adressent au roi une supplique pour obtenir eux aussi le droit de se former en une confrérie avec des privilèges et des prérogatives identiques. Cette compagnie comptait 120 archers.

 

De nombreuses villes de France suivront cet exemple et constitueront leur propre corps d'archers et arbalétriers. Outre le rôle de défense de la cité, les compagnies avaient trois grandes fonctions :

  • Maintenir l'ordre en cas de troubles et assurer la sécurité publique,

  • Rehausser l'éclat des cérémonies officielles, notamment comme escorte d'honneur des édiles municipaux,

  • Remplir différentes missions de confiance, prêter main forte aux officiers royaux et municipaux (pour le recouvrement des taxes ou la garde de scellées, par exemple).

 

En contrepartie de ces fonctions, les compagnies jouissaient de privilèges tels que l'exemption des tailles, subsides, gabelles et autres "aydes qui ont et auront cours à Paris, sauf pour les réparations et fortifications de la ville, pour l'arrière-ban, pour la rançon du roi et de ses successeurs". Le dernier privilège, qui était l'exemption du guet, concernait également les facteurs d'arcs : "Nus archiers de Paris ne doit point de gueit, quar le mestier l'aquite, quar le mestier est pour servir chevaliers, escuiers et sergents, et est pour garnir chatiaus" (Le Livre des Métiers d'Etienne Boileau).

 

Le 28 avril 1448, par l'ordonnance de Montils les Tours, le roi Charles VII crée le corps des Francs Archers, appelé ainsi en raison des franchises ou exemptions d'impôts dont ils bénéficiaient. Pour cette garde nationale, chaque ville fournissait un nombre d'archers, "les Francs Taupins", proportionnel à sa population ; ils étaient élus et choisi parmi les plus habiles au tir.

 

Malheureusement l'iconographie est très pauvre en ce qui concerne les tenues de guerre, costumes et coiffures d'armes, mais il existe à la Bibliothèque Nationale une reproduction du tombeau de Guillaume Le May, Capitaine des archers du roi de la Ville de Paris (décédé le 22 janvier 1480) ; ce tombeau était dans l'église Saint Pierre des Arcis, aujourd'hui démolie, et le gisant portait heaume et cuirasse, carquois avec flèches, arc, épée et dague.

 

Sous le règne de François 1er, l'arc et l'arbalète sont délaissés pour la javeline de barde.

 

En 1789 les compagnies d'archers et d'arbalétriers sont progressivement incorporées sans distinction aucune dans la Garde Nationale. A la Révolution, l'Assemblée Nationale, par un décret en date du 13 juin 1790, prononce la dissolution des Compagnies d'arc, puis les décrets de juillet, septembre et octobre 1791 confirment ces décisions. Le 10 mai 1792, les gardes sont licenciés par Roland, Ministre de l'Intérieur, et, durant l'été, leurs membres se dispersent entre la gendarmerie des tribunaux et les nouvelles compagnies de gendarmerie à pied. Le 14 avril 1793, la Convention ordonne la saisie et la vente des biens des "ci-devant Chevaliers". L'application de ces décrets fut plus stricte à Paris qu'en province.

 

Les compagnies d'archers et d'arbalétriers ont vécu ! Ne restent présents à ce jour que certaines de leurs coutumes, comme le tir à la perche ou le tir au beursault, car certaines compagnies se sont reformées à partir de 1800 aux environs de Paris et dans le nord de la France (région aujourd'hui encore couramment appelée Pays d'Arc).

 

Vers 1850, selon un critère étroitement régional, les compagnies ainsi recréées s'organisent en "Familles" et en "Rondes" (à l'époque, on disait que les dimensions d'une "Ronde" correspondaient à la distance que pouvait parcourir à pied un archer en une journée, soit environ 40 kilomètres). Ces regroupements avaient pour but l'organisation de "Bouquets Provinciaux" (tradition qui perdure encore de nos jours). En effet, il n'existait ni lien, ni cohésion entre les compagnies, pas plus que de comités élus chargés de les représenter à l'occasion des concours officiels, nationaux ou internationaux.

 

C'est le 9 avril 1899 (lors de la préparation des Jeux Olympiques organisés à l'occasion de l'exposition universelle de Paris en 1900), que Monsieur JAY, Capitaine de la Compagnie de Saint Pierre Montmartre ainsi que plusieurs autres Capitaines de la Seine, de la Seine-et-Oise, de la Seine-et-Marne et de l'Oise tiennent en la Mairie du 9e arrondissement de Paris une assemblée plénière de la Chevalerie. Au cours cette assemblée, ils adoptent les statuts et règlements d'une Fédération des Compagnies d'Arc de l'Ile-de-France qui sera présidée par Monsieur JAY.

 

En 1911, ce titre devient Fédération des Compagnies d'Arcs de France, société affiliée à l'Union des Sociétés de Tir de France, agréée par le Ministre de la Guerre, le 31 décembre 1920.

 

Elle prend définitivement, en 1928, son autonomie et adopte le nom de Fédération Française de Tir à l'Arc. Ce qui en fait l'une des plus anciennes fédérations sportives de l'hexagone. Ensuite, elle jouera un grand rôle dans la fondation de la Fédération Internationale de Tir à l'Arc, qui a vu le jour à Lowe en Pologne en 1931.

 

 

LES JEUX OLYMPIQUES

 

Le tir à l'arc est apparu pour la première fois aux Jeux Olympiques en 1900 et a été reconduit en 1904 – 1908 et 1920. Une compétition féminine eut lieu lors des Jeux de 1904 et le tir à l'arc fut donc ainsi l'un des premiers sports à inclure des femmes. Lors de ces quatre Jeux, un archer pouvait concourir dans différentes disciplines et gagner plusieurs médailles. Le belge, Hubert Van Innis, est l'archer le plus décoré de l'histoire des J.O. avec 6 médailles d'or et 3 d'argent en 1900 et 1920.

 

Il apparaît alors qu'il était difficile d'organiser de véritables compétitions internationales car les habitudes des archers des différentes nations n'étaient pas homogènes ; les fédérations nationales travaillèrent alors à établir des règles identiques pour tous. Le tir à l'arc fut réintroduit dans le programme olympique en 1972 avec une compétition individuelle masculine et une féminine. En 1988, à Séoul, une compétition par équipe fut ajoutée au programme olympique. Les J.O. de Barcelone, en 1992, furent les premiers à voir une compétition avec de passionnants matchs en élimination directe. C'est cette édition des J.O. qui a vu la consécration d'un jeune français ; en effet, c'est à Sébastien Flute que le titre de Champion olympique et la médaille d'or ont été décernés.

L'édition 2008 des Jeux Olympiques à Beijing (Chine) a réservé à la France deux surprises : l'une bonne, l'autre mauvaise.

 

Commençons par la mauvaise : depuis bien des olympiades, c'est la première fois que la France n'a pas obtenu la qualification d'une équipe masculine ; en effet, seuls deux de ses athlètes ont pu réaliser les quotas. Les scores mondiaux sont très relevés et, sans avoir le moins du monde démérité lors des passages obligés, les français ne se sont pas classés comme exigé pour une nation comme la nôtre par la F.I.T.A. et notre Ministère. Or, en tir à l'arc, une équipe est composée de trois participants….

 

Pourtant, il n'est pas inutile de souligner qu'actuellement Ia France est le pays qui possède le plus grand nombre de licenciés au monde, même devant les Etats-Unis...

 

Mais ne boudons surtout pas notre plaisir et crions haut et fort que la bonne nouvelle est venue grâce aux trois jeunes femmes qui avaient passé tous les barrages et qui étaient autorisées à représenter notre pays.

 

Notre sport était, dans le programme, l'une des premières disciplines à en découdre et, disons le tout droit, l'équipe féminine bleu/blanc/rouge de tir à l'arc a ouvert le compteur des médailles que la France a engrangées tout au long du mois d'août 2008.

 

En résumé, c'est par un "temps de chien" que nos compatriotes, Virginie ARNOLD, Sophie DODEMONT et Bérangère SCHUH, ont éliminé petit à petit les équipes rivales présentées par les autres nations pour finalement s'arroger avec brio la médaille de bronze par équipe. Les sacrifices que leurs entraînements ont nécessités pendant quatre longues années n'ont pas été vains et leur pugnacité a été récompensée ce fameux 10 août.

 

Ce fut un très grand moment pour elles et leur entraîneur, bien sûr, mais aussi pour le "Club France" présent en Chine (le champagne a coulé à flot et les interviews diverses et variées n'ont pas laissé un instant de répit à nos amies bien sympathiques). Nous les connaissons suffisamment pour dire que ce titre ne leur a pas fait "enfler la tête" et, dans les semaines qui ont suivi, elles nous ont montré combien elles savaient rester modestes… Une grande leçon d'humilité à méditer !

 

Déjà, elles ont repris l'entraînement car elles comptent bien ne pas faire seulement de la figuration lors de la prochaine rencontre à Londres et, dans une lutte aussi âpre entre les nations, quatre ans c'est si vite passé que d'ores et déjà il ne faut rien négliger et surtout il ne faut pas se reposer sur ses lauriers.

 

Du côté des archers restés sur notre territoire, ce moment reste tout autant inoubliable ; on sait qu'ils furent extrêmement nombreux à vibrer, malgré le décalage horaire lors des retransmissions télévisées. Et aujourd'hui, notre petit cœur de gaulois fait encore COCORICO pour s'associer au bonheur de Virginie, Sophie et Bérangère  c'est notre moyen à nous de les féliciter.